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Historique de la race Berger Blanc Suisse
1. Introduction : Le Berger Blanc Suisse – Une Histoire Forgée à Travers les Continents
Le Berger Blanc Suisse, également connu sous le nom de Berger Blanc Suisse (Berger Blanc Suisse en allemand : Weisser Schweizer Schäferhund, et en italien : Pastore Svizzero Bianco), est une race de chien de berger d’origine suisse. Cet article se propose d’explorer l’histoire riche et parfois tumultueuse de cette race distinctive, en se concentrant uniquement sur son développement historique et ses origines fascinantes. Bien que son histoire soit intrinsèquement liée à celle du Berger Allemand, le Berger Blanc Suisse a suivi une trajectoire unique qui l’a conduit à être reconnu comme une race à part entière. Le double nom de la race, à la fois en français et en allemand/italien, témoigne de son parcours international et de l’importance de la Suisse dans sa reconnaissance officielle.
2. La Genèse : Les Robes Blanches au Sein de la Race Primitive du Berger Allemand
L’histoire du Berger Blanc Suisse trouve ses racines dans l’émergence du Berger Allemand à la fin du XIXe siècle en Allemagne. À cette époque, l’officier de cavalerie allemand, le capitaine Max von Stephanitz, considéré comme le père de la race, cherchait à créer un chien de berger supérieur, capable d’un travail polyvalent. Initialement, la couleur de la robe n’était pas une préoccupation majeure pour von Stephanitz, tant que le chien démontrait des capacités de travail et d’adaptation exceptionnelles.
Les régions de Thuringe, en Allemagne, abritaient des chiens de berger à poil blanc qui figuraient parmi les chiens fondateurs utilisés pour développer le Berger Allemand. Un chien de berger blanc de Thuringe nommé Greif von Sparwasser, né vers 1879, était le grand-père maternel d’Horand von Grafrath, le premier chien enregistré au livre des origines allemand, établissant ainsi la présence du gène blanc au sein des fondations de la race.
En 1882, le baron von Knigge avait exposé son chien Kiraso, gris et blanc, ainsi que son berger entièrement blanc, Grief, lors d’une exposition à Hanovre, ce qui indique une reconnaissance précoce des bergers blancs. De plus, de nombreux premiers bergers préféraient la robe blanche car elle permettait de distinguer plus facilement les chiens des loups européens plus sombres. Le fait que le chien fondateur du Berger Allemand ait eu un ancêtre blanc démontre que la robe blanche n’était pas une mutation nouvelle, mais bien une partie inhérente de la constitution génétique primitive de la race.
3. Le Vent Tourne : Le Rejet du Blanc en Allemagne et Au-Delà
Au début du XXe siècle, une évolution s’est produite, et le standard de la race du Berger Allemand a commencé à privilégier les couleurs plus foncées, sous l’influence de préférences esthétiques changeantes et, plus tard, de croyances infondées selon lesquelles la robe blanche serait liée à des faiblesses génétiques. Un moment décisif survint en 1933 lorsque le club allemand du Berger Allemand (SV) disqualifia officiellement les chiens à robe blanche de l’enregistrement.
L’idéologie du parti nazi a également joué un rôle, stigmatisant davantage la robe blanche sur la base de croyances « scientifiques » erronées. Ce standard allemand a fortement influencé les standards de race dans d’autres nations européennes, entraînant la quasi-disparition des Bergers Allemands à robe blanche en Europe.
En 1959, l’organisme de surveillance allemand ‘Verein fur Deutsche Schaferhunden’ a même qualifié le Berger Allemand blanc d’albinos, et le standard a été modifié pour interdire l’utilisation de chiens avec plus de 50 % de blanc ou une robe entièrement blanche. Le rejet de la robe blanche n’était pas uniquement basé sur des raisons pratiques ou historiques, mais a été considérablement influencé par des facteurs socio-politiques et des informations erronées sur la génétique.
4. Un Refuge Outre-Atlantique : L’Essor du Berger Blanc en Amérique du Nord
Contrairement à la situation en Europe, en Amérique du Nord, les Bergers Allemands à robe blanche sont restés populaires et ont continué à être enregistrés auprès de l’American Kennel Club (AKC) et du Canadian Kennel Club (CKC). Des clubs de race dédiés à la préservation et à la promotion de ces chiens blancs ont été formés aux États-Unis et au Canada, comme le premier club de race « Berger Allemand Blanc » en Amérique en 1964.
Des élevages américains importants comme Stonihurst, Grafmar, Giralda Farms et Longworth ont inclus des chiens blancs dans leurs programmes d’élevage. Cependant, en 1968, l’AKC a également suivi l’exemple de l’Allemagne et a disqualifié le blanc comme couleur dans le standard de la race du Berger Allemand pour les expositions de conformation.
Malgré cette disqualification, les Bergers Allemands blancs ont continué à être élevés et enregistrés en Amérique du Nord, ce qui a conduit à l’adoption éventuelle du nom « Berger Blanc » pour les distinguer. Le Berger Blanc a été reconnu comme une race distincte par l’United Kennel Club (UKC) le 14 avril 1999. L’Amérique du Nord est devenue un refuge crucial pour la lignée des Bergers Allemands à robe blanche, permettant son développement continu malgré son rejet dans son pays d’origine.
5. La Connexion Suisse : Lobo et la Renaissance Européenne
Le début des années 1970 a marqué un tournant décisif lorsque des Bergers Blancs Américains ont été importés en Suisse, berceau de la reconnaissance officielle. Un chien mâle américain nommé Lobo White Burch, né le 5 mars 1966 (ou 1967 selon certaines sources), est largement considéré comme le progéniteur de la race en Suisse. Agatha Burch, la propriétaire de Lobo, l’a emmené avec elle en Suisse.
D’autres importations des États-Unis et du Canada, ainsi que du Royaume-Uni (White Lilac of Blinkbonny), ont suivi, contribuant à établir et à élargir le pool génétique en Europe. L’importation de Bergers Blancs Américains en Suisse représente une « rétro-migration » d’une lignée qui faisait autrefois partie de la race du Berger Allemand en Europe. Lobo White Burch est largement reconnu comme le progéniteur en Suisse, ce qui souligne l’importance d’individus spécifiques dans l’établissement de nouvelles populations de race.
6. Reconnaissance Officielle : La Suisse Ouvre la Voie
La Société Suisse du Berger Blanc (GWS), fondée en 1989 (ou traduite par « White Shepherd Dog Society Switzerland »), a joué un rôle essentiel dans les efforts visant à obtenir la reconnaissance officielle de la race. La reconnaissance officielle de la race par la Société Cynologique Suisse (SCS) en juin 1991 a marqué une étape importante. Par la suite, des démarches ont été entreprises pour obtenir la reconnaissance internationale de la part de la Fédération Cynologique Internationale (FCI).
La FCI a accordé une reconnaissance provisoire en 2002 sous le nom de Berger Blanc Suisse (White Swiss Shepherd). La reconnaissance définitive par la FCI a été obtenue en 2011. La Suisse a été désignée comme pays d’origine en raison de son rôle de pionnier dans la reconnaissance de la race. La reconnaissance précoce de la Suisse a été cruciale pour la légitimité internationale de la race et a ouvert la voie à l’acceptation par la FCI.
7. Empreinte Mondiale : La Reconnaissance Au-Delà de la Suisse
Suite à la reconnaissance par la FCI, le Berger Blanc Suisse a connu une popularité et une reconnaissance croissantes dans d’autres pays européens. Le Kennel Club du Royaume-Uni a reconnu la race en 2017. Il est intéressant de noter le retour de la race en Allemagne, son pays d’origine, où elle est désormais reconnue comme une race distincte par le SV.
De nombreux pays européens ont organisé des clubs de race pour le Berger Blanc Suisse. Aujourd’hui, la race est présente dans plusieurs régions françaises comme la région Centre, la région PACA et la région Rhône-Alpes, où des élevages responsables perpétuent la lignée. Le calendrier de reconnaissance montre une acceptation progressive mais constante du Berger Blanc Suisse comme race distincte par les principaux clubs canins internationaux.
8. L’Amérique du Nord Aujourd’hui : Une Histoire de Deux Noms
La situation actuelle aux États-Unis et au Canada présente une particularité, car la race est reconnue par l’United Kennel Club (UKC) sous le nom de « Berger Blanc » depuis 1999. Cela contraste avec le nom « Berger Blanc Suisse » de la FCI, et l’AKC et le CKC classent toujours les Bergers Allemands à robe blanche comme une variation de couleur (bien que disqualifiante pour les expositions) de la race du Berger Allemand.
Des clubs comme l’American White Shepherd Association (AWSA) et le White Shepherd Club of Canada (WSCC) poursuivent leurs efforts pour obtenir la pleine reconnaissance de la race par l’AKC et le CKC. Il est possible d’enregistrer des Bergers Blancs Suisses reconnus par la FCI auprès de l’UKC en tant que Bergers Blancs aux États-Unis. Le White Swiss Shepherd Club of America a été créé pour les passionnés de la race enregistrée auprès de la FCI.
Les différentes appellations et statuts de reconnaissance en Amérique du Nord reflètent un débat en cours et une approche moins unifiée par rapport à l’identité « Berger Blanc Suisse » en Europe. L’existence d’organisations spécifiquement dédiées aux Bergers Blancs Suisses enregistrés auprès de la FCI en Amérique du Nord indique un désir au sein de la communauté de s’aligner sur les standards internationaux.
9. Conclusion : Le Parcours d’une Race, du Déshonneur à la Reconnaissance
L’histoire du Berger Blanc Suisse est un récit captivant de persévérance et d’évolution. Originaire d’Allemagne au sein des premières lignées du Berger Allemand, la race a failli disparaître d’Europe en raison de standards de race discriminatoires et de croyances infondées. Cependant, elle a trouvé un refuge et a continué à se développer en Amérique du Nord, où elle a été connue sous le nom de Berger Blanc.
Le moment décisif est survenu avec l’importation de ces Bergers Blancs Américains en Suisse au début des années 1970, notamment grâce à l’influence du chien Lobo White Burch. La Suisse a joué un rôle pionnier en reconnaissant officiellement la race en 1991, ouvrant la voie à sa reconnaissance par la FCI en 2011 sous le nom de Berger Blanc Suisse.
Aujourd’hui, la race jouit d’une popularité croissante à travers le monde et est reconnue par de nombreux clubs canins et événements spécialisés, y compris le Kennel Club du Royaume-Uni. Les activités sportives adaptées à cette race énergique se développent également, témoignant de ses capacités physiques et intellectuelles remarquables.
En Amérique du Nord, la situation est plus complexe avec la reconnaissance par l’UKC sous le nom de Berger Blanc, tandis que l’AKC et le CKC considèrent toujours les chiens blancs comme une variation de couleur du Berger Allemand. L’histoire du Berger Blanc Suisse est un exemple frappant de la façon dont les standards et les perceptions des races peuvent évoluer au fil du temps, et comment le dévouement des éleveurs et des passionnés peut conduire à la reconnaissance d’une race distincte malgré des revers initiaux.
Pour approfondir
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette magnifique race et ses caractéristiques actuelles :
- Découvrez les caractéristiques physiques du Berger Blanc Suisse
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Tableau 1 : Chronologie des Événements Clés de l’Histoire du Berger Blanc Suisse
Tableau 1 : Chronologie des Événements Clés de l’Histoire du Berger Blanc Suisse
| Événement | Date |
|---|---|
| Présence de chiens de berger à robe blanche en Allemagne, ancêtres du BBS | Fin XIXe Siècle |
| Fondation de la race du Berger Allemand avec des ancêtres à robe blanche | 1899 |
| Le Club Allemand du Berger Allemand disqualifie les robes blanches | 1933 |
| Les Bergers Blancs gagnent en reconnaissance comme type distinct aux USA et au Canada | Années 1960 |
| Importation de Bergers Blancs Américains en Suisse, Lobo White Burch devient significatif | Début Années 1970 |
| Le Berger Blanc est reconnu par la Société Cynologique Suisse | 1991 |
| Le Berger Blanc est reconnu par l’United Kennel Club (UKC) aux USA | 1999 |
| Reconnaissance provisoire par la Fédération Cynologique Internationale (FCI) sous le nom de Berger Blanc Suisse | 2002 |
| Reconnaissance définitive par la FCI | 2011 |
| Reconnaissance par le Kennel Club du Royaume-Uni | 2017 |
